23 — 26.05.2018

Toshiki Okada / chelfitsch Tokyo / Yokahama

Five Days in March – Re-creation

théâtre

Kaaitheater

Japonais → NL, FR | ⧖ 1h30 | € 18 / € 15 (-25/65+) | Rencontrez les artistes après la représentation du 24/05

Le 21 mars 2003, le Japon rejoint les forces américano-britanniques sur le point de mener leur offensive en Irak. Cette intervention militaire, la première depuis 1945, suscite une réaction forte parmi la population japonaise. C’est dans le contexte tendu de ces protestations pacifiques que Five Days in March déroule les histoires quotidiennes de plusieurs jeunes adultes à Tokyo. Présenté au Kunstenfestivaldesarts en 2007, Five Days in March avait suscité l’admiration du public et révélé Toshiki Okada sur la scène internationale. Le metteur en scène japonais crée aujourd’hui une nouvelle version de cette création phare. À travers un langage théâtral unique, oscillant sans cesse entre le naturel et l’artificiel, Okada dresse un portrait sensible d’une jeune génération en quête de réponses. Avec singularité et délicatesse, il dissocie les mots et les mouvements, comme deux grammaires autonomes, et met en lumière le fossé qui sépare l’engagement public de ces jeunes impliqués dans les manifestations et leurs préoccupations intimes. Doit-on s’inquiéter de ce grand écart ou est-il devenu la règle aujourd’hui ? En 2018, Five Days in March demeure une pièce incontournable.

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Five Days in March met en scène les activités quotidiennes, réparties sur une période de cinq jours, d’une série de jeunes couples japonais à partir du 21 mars 2003, date du début des bombardements en Irak par les États-Unis. L’histoire met en évidence le mal-être confus et troublant ressenti par la société japonaise face au contraste entre le déroulement d’une guerre dans un pays lointain et la banalité de « la vie quotidienne ». Par son texte qui reflète les expressions familières parlées par les jeunes japonais, son usage d’un discours qui traverse différents personnages et différents lieux, au beau milieu des lignes de l’acteur et de son expression physique particulière (l’exagération de gestes subconscients et autres mouvements corporels), la pièce ébranle le cadre rigide du théâtre, considéré jusque-là comme une structure allant de soi dès ses fondements même. Lors de sa création, Five Days in March a produit une véritable onde de choc à travers le monde du théâtre contemporain japonais. En 2005, Five Days in March remporte le 49e prix Kunio Kishida et est présentée pour la première fois en dehors du Japon à l’occasion du Kunstenfestivaldesarts en 2007. Depuis, la pièce a tourné dans plus de trente villes différentes à travers le monde. Œuvre emblématique du théâtre de chelfitsch, la pièce continue de rencontrer un franc succès à l’intérieur du Japon et au-delà de ses frontières. Elle est d’ailleurs largement reconnue comme un tournant décisif dans l’histoire du théâtre contemporain japonais.
 

La dizaine d’années qui s’est écoulée depuis la première de Five Days in March a été marquée par une recrudescence, au niveau mondial, des revendications nationalistes et par un flot d’attentats terroristes, envahissant toujours plus l’espace de notre « vie quotidienne ». Au sein de ce processus, la distance perçue et ressentie à l’encontre de la guerre et l’absence d’intérêt pour les manifestations de rue se sont rapidement restreintes. La jeunesse japonaise d’aujourd’hui ne ressemble en rien à l’image des jeunes indifférents représentés dans la pièce au moment de l’intervention en Irak. Depuis le terrible séisme de 2011 de la côte pacifique du Tohoku, on a pu observer une augmentation dans le nombre et la fréquence des protestations et des manifestations organisées par la jeunesse, qui s’affirme et s’exprime aujourd’hui comme une actrice majeure de la vie sociale. Pour cette re-création de Five Days in March, des auditions ont été organisées afin de ne sélectionner que des jeunes acteurs et actrices à l’aube de leur vingtaine. Les jeunes japonais dans cette tranche d’âge ressentent inévitablement l’ombre de la guerre et vivent avec un sentiment et un désir de changement dans la société qui a un impact réel sur leur vie. Quelle réalité apparaît lorsque ces jeunes adultes jouent l’apathie ? Cette re-création va permettre à de nouvelles perspectives de surgirent grâce à des corps jeunes dans des vêtements contemporains.  
 

Toshiki Okada : « Il y a trois ans je suis allé à Pékin au beau milieu de l’hiver. C’était ma première fois en Chine. J’ai été stupéfié par la « jeunesse » de la ville de Pékin. Je n’avais jamais ressenti auparavant une impression similaire de jeunesse dans une autre ville. Par exemple, Tokyo ne m’a jamais donnée l’impression d’être jeune. Lors de mon séjour à Pékin, j’ai ressenti la puissante envie de montrer ma pièce, dont j’ai écrit le texte quinze années plus tôt dans le Tokyo des débuts de la guerre en Irak, face à des publics de cette ville. C’est ici l’origine du projet de re-création de Five Days in March. Par la suite je décidai de réaliser une version entièrement nouvelle, très différente de la première et de rejouer la pièce avec de jeunes acteurs à l’aube de leurs vingt ans. J’ai organisé des auditions et sélectionné sept acteurs et actrices. Le plus jeune est né en 1997 et était toujours en maternelle au commencement de l’attaque en Irak. 

Bien que ce soit une re-création, le texte est resté plus ou moins le même que dans l’original, même s'il a été quelque peu revu. Hormis le texte, tous les autres éléments sont complètement différents. Avant tout, j’ai moi-même beaucoup changé. Pour le dire simplement, j’ai vieilli. Avec mes expériences accumulées ces dix dernières années, et qui me séparent de l’écriture de la première version, ma manière de penser le théâtre a considérablement changé. Aujourd’hui je définis le théâtre comme l’action que la performance, en tant que phénomène, produit sur le spectateur. 

  Auparavant, je pensais que le théâtre était uniquement la performance sur la scène. Aujourd’hui, je considère donc la mise en scène comme le moyen de rendre cette action plus forte et plus précise. Néanmoins, la différence encore plus grande et plus importante avec la version antérieure se trouve naturellement dans la différence d’époque et les circonstances qui nous entourent, bien que cette considération s’applique à la mise en scène de toute oeuvre en tout lieu. Si je compare la mise en scène d’une pièce avec l’acte de jeter un caillou dans un étang, alors mon intérêt aujourd’hui en tant qu’artiste de théâtre qui présente des pièces dans diverses villes, se concentre dans l’observation des différentes sortes d’ondulations apparaissant à la surface de notre actualité. C’est toujours difficile de les prédire à l’avance. C’est pourquoi je suis sans cesse impatient de les observer de mes propres yeux. »

Texte & mise en scène

Toshiki Okada
 

Avec

Chieko Asakura, Riki Ishikura, Yuri Itabashi, Ayaka Shibutani, Ayaka Nakama, Leon Kou Yonekawa, Manami Watanabe
 

Scénographie

TORAFU ARCHITECTS
 

Direction technique

Koro Suzuki
 

Régisseur général

Daijiro Kawakami
 

Direction lumières

Tomomi Ohira (ASG)
 

Direction sonore

Norimasa Ushikawa
 

Costumes

Kyoko Fujitani (FAIFAI)
 

Assistant mise en scène

Mana Inukai
 

Traduction anglaise

Aya Ogawa
 

Photographies promotion

Kenta Cobayashi
 

Productrice exécutive

Akane Nakamura
 

Responsable de production

Tamiko Ouki
 

Responsable administratif

Mihoka Kawamura
 

Manager de production

Mai Hyodo
 

Assistante de production

Megumi Mizuno
 

Assistants administratifs

Takafumi Sakiyama, Minami Kambe
 

Coordinatrice de production

Yuka Sugiyama
 

Présentation

Kunstenfestivaldesarts, Kaaitheater
 

Production associée

precog co., LTD
 

Production

chelfitsch, KAAT Kanagawa Arts Theatre
 

Coproduction

Kunstenfestivaldesarts, KAAT Kanagawa Arts Theatre, ROHM Theatre Kyoto
 

Avec le soutien de

Toyohashi Arts Theatre PLAT, Nagano City Arts Center, Yamaguchi Center for Arts and Media [YCAM]
 

Résidences

Toyohashi City, Toyohashi Arts Theatre PLAT
 

Avec la complicité de

Steep Slope Studio, Kinosaki International Arts Center
 

Surtitrage avec le soutien de

ONDA

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