04 — 07.05.2018

Faustin Linyekula Kisangani

Banataba

danse

Musée royal de l'Afrique centrale

Français → NL, EN | ⧖ ±50min | € 18 / € 15 (-25/65+) | Ce spectacle aura lieu en plein air. Habillez-vous chaudement | Meet the artists after the performance on 5/05

Quelque part dans les réserves du Metropolitan Museum à New York, une statue de bois de l’ethnie Lengola, jugée sans valeur par les conservateurs, amène le chorégraphe congolais Faustin Linyekula à visiter le village de sa mère, Banataba. Le voyage est un retour symbolique. Il croise l’histoire de cette sculpture avec sa propre trajectoire personnelle. Comment reconstituer le puzzle complexe de son pays – l’actuelle République Démocratique du Congo – alors que les pièces sont dispersées à travers l’Occident et ses grands musées ? Pour le Kunstenfestivaldesarts, Linyekula choisit aujourd’hui d’investir le Musée Royal d’Afrique Centrale de Tervuren, encore fermé pour rénovation et connu justement pour sa magnifique collection de sculptures Lengola. Dans l’aile vide du nouveau bâtiment, et aux côtés de la danseuse Moya Michael, il raconte ce parcours en aller-retour et interroge, par la parole et le mouvement, le rôle du musée en tant que témoin de la dislocation patrimoniale d’autres pays. Un duo ardent qui appelle à réécrire sans cesse l’Histoire au présent.
 

 

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Les objets ne m’ont jamais vraiment intéressé, j’ai toujours préféré les hommes et leurs histoires… Et pourtant, certains objets ont le pouvoir de vous mettre en mouvement, littéralement… Invité à faire une performance au Metropolitan Museum de New York, et à la recherche dans les collections du musée d’un objet, d’un signe, de quelque chose qui me relierait à mon Congo – car où que j’aille de par le monde, il me semble être toujours à la recherche d’un bout du Congo qui m’aiderait à rassembler les pièces de ce grand puzzle malmené par l’histoire –, je suis tombé sur cette statue, un seul bras, bois et pigment, moins d’un mètre de haut, une belle statue à mes yeux, jugée mineure cependant et gardée dans les réserves du musée. Cette statue est la seule de l’ethnie Lengola, le clan de ma mère… Et c’est cet objet mineur conservé dans l’un des plus grands musées du monde qui nous a mis, à des dizaines de milliers de kilomètres de là, plusieurs semaines plus tard, ma mère, mon oncle, mon cousin et moi sur motos et pirogues en direction du village de Banataba, le village du clan de ma mère. Elle n’y était pas retournée depuis 1975, j’avais un an… Alors pourquoi a-t-il fallu que je me rende à New-York pour que s’impose ce voyage au Congo, pour que débute cette recherche, pour que resurgissent ces questions… Est-il possible de déplacer dans les musées la parole de l’objet : ce qu’il met en mouvement, ce qu’il révèle dans les yeux, le corps, la tête de celui qui le regarde ? J’ai ainsi décidé de ramener symboliquement cette statue sur le territoire auquel elle appartient, auprès des communautés à qui elle dev(r)ait parler… Car traditionnellement les plus beaux masques, les plus belles statues n’étaient pas enfermés dans la case du chef, pour le seul plaisir de quelques initiés, mais trônaient sur la place publique, au centre du village. Les enfants jouaient à côté, les chiens passaient et pissaient, les termites faisaient leur oeuvre, et parfois, la magie s’installait… Masques et statues ne sont-elles pas les archives de ces villages, de ces communautés, reliant la mémoire des ancêtres aux naissances à venir ? Comment ces communautés peuvent-elles retrouver un lien avec un passé pillé et disséminé là-bas ? Que reste-t-il de ces histoires d’ici dans les musées là-bas ?

Faustin Linyekula

Direction artistique

Faustin Linyekula 

Avec

Moya Michael, Faustin Linyekula   

Vidéo & son

Faustin Linyekula 

Présentation

Kunstenfestivaldesarts, Musée royal de l’Afrique centrale

Production

Studios Kabako / Virginie Dupray

Coproduction

Metropolitan Live Arts (New-York)

Avec le soutien de

Musée royal de l’Afrique centrale, l’Institut français Alliance Française à New-York (FIAF) dans le cadre du festival Crossing the Line

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