14.04.2023

Choisir sa famille

La famille nous définit, mais elle peut aussi être redéfinie. Certains projets du festival nous accompagnent dans de nouvelles formes de solidarité et l’idée de famille choisie: celle qui soutient et celle qui permet d'être soi-même. 

Vous retrouvez cette force dans Pumpitopera Transatlantica, du collectif MEXA, fondé en 2015 suite à des flambées de violence dans des refuges dits pour sans-abri de São Paulo. Depuis, le collectif explore les relations de proximité et de distance entre la vie et l'art, la rue et l'institution. Dans l’espace du C12, iels créent un spectacle qui revisite L'Odyssée d'Homère et nous transporte entre théâtre et fête.

À un océan de distance, Prophétique (On est déjà né·es) de Nadia Beugré dessine un nouveau portrait de la féminité. La chorégraphe a créé ce projet avec des personnes en transition de genres à Abidjan, qui travaillent dans des salons de coiffure. La scène devient un espace de transformation continue entre salon de coiffure et dancefloor, donnant naissance à un espace sûr pour elleux. La danse incarne le langage d’une nouvelle forme de solidarité. 

L’usine peut constituer aussi une famille choisie, même - surtout - quand la production s'arrête. Avec Il Capitale. Un libro che ancora non abbiamo letto, la compagnie italienne Kepler-452 s’est jointe de manière solidaire à l’occupation d'une usine fermant ses portes, et licenciant par la même occasion 422 travailleur·euses. Des liens forts existent au-delà des rapports de production. Un hymne à la dignité du travail et de la vie.

Le dancefloor constitue ensuite le terrain de jeu d'Alex Baczyński‑Jenkins, dans Untitled (Holding Horizon). En entrant dans cette vieille salle de sport, vous aurez l’impression d’entrer dans un nightclub clandestin, dans lequel une communauté de danseur·euses queer semble se réunir pour se soutenir à travers la danse. Chansons polonaises des années 70, bruits d'insectes et musiques contemporaines composent une expérience hypnotique aussi délicate que puissante.

Enfin, dans 笑顔の砦 Egao no Toride (Fortress of Smiles), c'est l'espace entre deux familles voisines qui fait lien peu à peu pour dévoiler de nouveaux liens et formes de solidarité. De formation peintre et psychanalyste, Kurō Tanino signe une mise en scène hyper-naturaliste et une histoire touchante faite de petits gestes quotidiens.

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