07.05, 08.05, 15.05, 22.05, 26.05.2022
Daniela Ortiz Cusco
The Weeping Woods and the Okapi Resistance
arts visuels / théâtre de marionnettes — premiere
Des chevaux transportant un roi, un chien mordant une jambe, des serpents : les monuments de Bruxelles, et plus particulièrement ceux de l’époque coloniale, sont souvent accompagnés d’animaux. Certains, comme le crocodile apprivoisé du Monument aux Pionniers Belges au Congo, y sont emprisonnés à titre d’allégorie. Mais que se passerait-il si, en silence, ils se mettaient à ourdir une alliance entre eux, rejoints par les peuples opprimés par ceux qui sont célébrés par ces statues ? Née à Cusco au Pérou en 1985, Daniela Ortiz explore les concepts de nationalité, de racialisation, de classe sociale et de genre par le biais de différentes pratiques artistiques. Il y a deux ans, elle a développé le projet Papa, with P for Patriarchy qui, en utilisant l’esthétique d’un livre pour enfants, interroge la représentation des genres au cours de la petite enfance. Avec ce nouveau projet, Ortiz poursuit sa recherche sur l’enfance. Dans l’espace public, elle crée un théâtre de marionnettes, dont les protagonistes sont sept animaux provenant de différents monuments de Bruxelles. En leur donnant la parole, Ortiz transporte les spectateur·ices – adultes et enfants – au cœur d’un conte de fées contemporain dans lequel les figures de bronze et de pierre, que nous pouvons croiser sur nos chemins, nous parlent enfin de leur révolution prochaine.
The Weeping Woods and the Okapi Resistance
Le paternalisme fut historiquement un outil utilisé par les puissances coloniales pour infliger la violence au Sud. Depuis l’Église catholique lors de l’invasion espagnole d’Abya Yala, en passant par l’Inquisition et l’évangélisation, jusqu’à la plus récente invasion de l’Afghanistan et de l’Irak, la violence a été administrée en toute impunité sous couvert du discours de la soi-disant libération et de la prise en charge des populations de ces territoires.
The weeping woods and the Okapi resistance raconte l’histoire d’un okapi rusé qui s’associe à d’autres animaux, esprits et combattant·tes humain·es anticoloniaux·ales afin de s’opposer aux récits paternalistes du prétendu développement, de la responsabilité de protéger, de l’aide humanitaire et financière aux pays dits « en développement », aux politiques dictées sans relâche dans l’hémisphère Sud afin de pérenniser l’ordre colonial. Le même ordre colonial qui durant la période de contrôle, d’exploitation, de persécution et de massacre des territoires et des populations de l’actuelle République démocratique du Congo par la Belgique, fut imposé par un récit qui dépeignait Léopold II comme un philanthrope afin d’exercer la violence en toute impunité, une impunité à laquelle l’okapi et ses camarades seront confronté·es.
- Daniela Ortiz, mars 2022
Présentation : Kunstenfestivaldesarts
Un projet de : Daniela Ortiz | Performeur·ses : Christine Devadder, Nabil Lajlufi
Commandé et produit par Kunstenfestivaldesarts