07 — 09.05.2022

François Chaignaud & Geoffroy Jourdain Paris

t u m u l u s

danse / musique — premiere

Kaaitheater

Venue avec une chaise roulante à confirmer lors de la réservation en ligne ou via la billetterieAccessible aux personnes en chaise roulante | ⧖ 1h15 | €22 / €18

Une immense colline verte, seul élément stable d’une chorégraphie en mouvement permanent, occupe l’entièreté de la scène. Dans cette création, François Chaignaud s’inspire d’un rêve récurrent : il imagine une communauté de danseur·euses et chanteur·euses qui transcendent les limites des deux disciplines. Il est rejoint par Geoffroy Jourdain, avec qui il partage un intérêt commun pour les polyphonies sacrées de la Renaissance – l’âge d’or du contrepoint. Sur scène, une communauté de treize individus est tantôt regroupée, tantôt éclatée en entités plus réduites, se contaminant et transportant ainsi la ligne mélodique. L’idée de tradition prend vie : elle n’est pas figée et n’appartient pas aux individus ; elle traverse les corps de ceux·elles qui l’accueillent. Après le magnifique Symphonia Harmoniæ Cælestium Revelationum en 2019, François Chaignaud nous revient aujourd’hui avec un répertoire s’étalant d’Antonio Lotti (17e siècle) à Musik für das Ende de Claude Vivier (1971), dans une chorégraphie prodigieuse. À la fois méticuleuse et dynamique, elle transite de corps en corps, séparés et unis à la fois, à l’instar des lettres du titre de la création. t u m u l u s est une expérience envoûtante qui combine voix et danse et explore le paradoxe de nos corps, partagés entre le singulier et le collectif, la matérialité et l’éternité.

Écoutez le podcast Symphonia Hildegardia, enregistré avec François Chaignaud à l'occasion du festival en 2019, sur Spotify, Soundcloud ou Apple

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T U M U L U S

t u m u l u s est une procession infinie de treize corps chantant et dansant au sein d’une seule et même pratique, un seul et même geste. Fruit d’une collaboration unique entre le chorégraphe Francois Chaignaud et Geoffroy Jourdain, directeur des Cris de Paris, ce projet porte le rêve d’éprouver conjointement ces deux arts, de penser ensemble danse et musique.

Les tumulus étaient autrefois des tombes surmontées d’une colline. Sépultures d’un genre particulier, ces « œuvres » contiennent autant le corps des défunts que la vie qui leur succède et pousse au-dessus d’eux. La recherche que nous menons pour ce projet se situe au cœur de ce paradoxe : un être mort contiendrait toujours la vie.

Au milieu du plateau, un tertre occupe l’espace. Il est recouvert de verdure, à la fois mausolée et paysage. Il figure un volume sur lequel les danseuses-chanteuses et danseurs-chanteurs montent, se cachent et circulent. La danse, défilé continu de figures puissantes et misérables, grotesques et gracieuses, traverse les corps, comme on déroulerait les images d’un bas-relief. Il s’agit pour nous d’une ode à la transition, au flux et à la plasticité.

Une part essentielle de notre dramaturgie est liée au souffle, vecteur et sculpteur des sons, des mélodies et des figures. Les chants et les gestes sont vécus comme des constructions d’air qui mettent en tension ce qui se meut et ce qui s’évanouit, ce qui se pétrifie et ce qui reste. Muscles, voix et diaphragmes sont la matière d’une expérience tangible de la transition permanente. Dans l’émanation de l’air, nous cherchons à travailler une perception de ce qui est invisible, et qui nous permet de nous mouvoir.

Notre répertoire musical est composé de chants polyphoniques a capella franco-flamands, italiens, anglais et allemands de différentes époques, de la Renaissance aux années 1970. Leur inspiration sacrée constitue aussi bien des manières de vivre des émotions collectives, que des cheminements vers leur transcendance. La musique est ici vécue non pas comme un monument qui figerait les corps dans l’extase ou la déférence, mais comme une vague qui nous traverse et nous connecte à ce qui ne cesse de se transformer, de se dégrader, de renaître. Elle est un vestige, une trace qui circule entre les interprètes. Elle est un terreau de sensibilités et d’imaginaires pour nos voix, un véhicule pour inventer de nouvelles formes de relation, de soin et d’attention.

Souffles émis et procession continue sont des rythmes qui donnent des formes, fussent-elles fugaces, fragiles et passagères. Celles-ci font de t u m u l u s le rêve d’une communauté d’artistes qui partagent depuis la mort la joie du vieillissement et de la non-permanence. Ensemble, iels forment un édifice musical qui célèbre les absents, à travers les mouvements nouveaux qu’ils permettent à nos corps d’accomplir.

  • Baudouin Woehl, dramaturge

Chants

I. Jean Richafort (ca. 1480 — ca. 1547)
Graduale – Si ambulem
Requiem in memoriam Josquin Desprez

II. Claude Vivier (1948 — 1983)
Musik für das Ende
(Ed. Boosey & Hawkes, 1971)

III. Antonio Lotti (1677 — 1740)
Dies Irae*
Missa pro defunctis quatuor vocum

IV. Josquin Desprez (ca 1450 — 1521)
Qui habitat in adjutorio altissimi a 24*
(in Psalmorum selectorum [Johannes Petreius], Tomus 3, no 1, 1542)

V. William Byrd (ca 1540 — 1623)
Lullaby, my sweet little baby
(in Psalmes, Sonets & songs of sadnes and pietie, 1588)

*adaptations de Geoffroy Jourdain

Présentation : Kunstenfestivaldesarts, Kaaitheater
Conception : François Chaignaud, Geoffroy Jourdain | Chorégraphie : François Chaignaud | Direction musicale : Geoffroy Jourdain | Avec : Simon Bailly, Mario Barrantes, Florence Gengoul, Myriam Jarmache, Evann Loget-Raymond, Marie Picaut, Alan Picol, Antoine Roux-Briffaud, Vivien Simon, Maryfé Singy, Ryan Veillet, Aure Wachter, Daniel Wendler | Scénographie : Mathieu Lorry Dupuy | Lumières : Philippe Gladieuxa, Anthony Merlaud | Dramaturgie : Baudouin Woehl | Assistant direction musicale : Louis Gal | Assistante chorégraphie : Anna Chirescu | Création costumes : Romain Brau | Stagiaire d’observation du CNSMDP : Esteban Appesseche | Régie générale et lumière : Anthony Merlaud ou Marinette Buchy | Régie son : Aude Besnard, Camille Frachet, Alban Moraud, Jean-Louis Walfart | Régie plateau : Laure Montagné ou François Boulet | Régie costumes : Alejandra Garcia ou Cara Ben Assayag | Stage d’observation TNS en régie générale : Thomas Cany | Construction décors : Ateliers de la maisondelaculture Bourges/Scène nationale | Réalisation costumes accompagné par Fusalp | Administration, production : Mandorle productions (Garance Roggero, Jeanne Lefèvre, Léa Le Pichon), Les Cris de Paris (Antoine Boucon, Diane Geoffroy, Aurore Lamotte) | Agence de diffusion à l’international : A PROPIC (Line Rousseau, Marion Gauvent)
Production déléguée : Mandorle production, Les Cris de Paris | Coproduction : Kunstenfestivaldesarts, Bonlieu scène nationale, La Villette – Initiatives d’Artistes, Wiener Festwochen, Théâtre Vidy-Lausanne, Points Communs, scène nationale de Cergy-Pontoise, Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, TANDEM, Berliner Festspiele, Théâtre Auditorium Poitiers, Malraux scène nationale Chambéry Savoie, Opéra de Dijon, La Maison de la Danse de Lyon, Scène nationale d’Orléans, maisondelaculture de Bourges / Scène Nationale, Le Manège scène nationale – Reims, La Cité musicale-Metz, Ménagerie de Verre, Théâtre Molière > Sète scène nationale archipel de Thau, Théâtre de Cornouaille, Ballet national de Marseille – CCN, Scène Nationale du Sud-Aquitain, Festival d’Automne à Paris, Festival d’Avignon | Aide exceptionnelle à la production: DGCA | Avec l’aide de : Dance Reflections by Van Cleef & Arpels | Soutiens : PEPS, Jeune Théâtre National, MC93 – maison de la culture de Seine-Saint-Denis, L’échangeur CDCN Hauts-de-France, Fondation Royaumont – Asnières-sur-Oise, CN D Centre national de la Danse – accueil en résidence, Le Regard du Cygne, Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, soutien en résidence de création de la vie brève – Théâtre de l'Aquarium
Performances à Bruxelles avec le soutien de l’Institut Français à Bruxelles, l’Ambassade de France en Belgique et l’Alliance Française, dans le cadre d’EXTRA (2022)

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