09 — 12.05

Carolina Bianchi, / Cara de Cavalo São Paulo-Amsterdam-Bruxelles

The Brotherhood

TRILOGIA CADELA FORÇA – Capítulo II

théâtre — premiere

KVS BOL

Venue avec une chaise roulante à confirmer lors de la réservation en ligne ou via la billetterieAccessible aux personnes en chaise roulante | Portugais, Anglais → FR, NL, EN | €25 / €20 | ⧖ 3h40 avec une pause de 15min | Contient de la nudité, du contenu sexuel explicite, de l'abus d'alcool, des références au suicide et à des aggressions sexuelles

La forte présence scénique et l’éloquence de Carolina Bianchi, metteuse en scène, auteure et performeuse, lui ont valu une renommée internationale. Avec The Brotherhood – le deuxième volet de sa trilogie Cadela Força consacrée aux violences sexuelles, elle aborde la masculinité comme une fraternité qui rend les hommes intouchables, fait partie intégrante du système qui perpétue la violence à l’égard des femmes, mais continue malgré tout de susciter l’admiration dans le monde des arts.

Le théâtre est ici à la fois le sujet, le langage et le dispositif. Il lui permet d’exposer le faux progressisme qui laisse à la masculinité intellectuelle toute latitude pour agir comme un mécanisme d’exclusion. La pièce dépeint l’aversion, mais aussi la fascination que suscite le pouvoir masculin et comment les femmes y font face.

Dans un texte intercalé d’extraits de Sarah Kane et Emily Brontë, la pièce se divise en deux actes : le premier est l’interview d’un metteur en scène réputé ; le deuxième voit la scène envahie par un groupe de performeurs masculins. Bianchi et son collectif Cara de Cavalo font dialoguer la fantasmagorie théâtrale et le traumatisme, l’écriture intime et la poésie radicale, les origines de la misogynie et les conséquences du viol, le tout en lien avec la sexualité, la représentation et la performance. La première mondiale, très attendue, d’une production iconoclaste.

"On n’avait jamais entendu quelqu’un·e parler de la violence contre les femmes comme cela." -  Filip Tielens, 2023 (à propos de The Bride and The Goodnight Cinderella), De Standaard

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Une certaine atmosphère s’est déjà emparée de vous. Nous le savons. C’est le propre d’un second chapitre. Le premier a été reçu. Il a laissé des traces. Il a généré des attentes. Ce travail insiste sur le fait de retourner à ce qui ne disparaît pas. C’est une pièce faite de longues heures, de nombreuses pages, et de questions irrésolues. Certaines d’entre elles sont brutales. Certaines sont réelles. Nous avons travaillé à l’intérieur d’une langue que nous n’avons pas inventée, un espace qui n’a pas été construit pour nous. La Confrérie du théâtre, ses temples et ses fantômes. Nous en sommes les filles Que faisons-nous d’un corps qui est allé en enfer, qui a été violé, et qui a survécu ?

Combien de choses n’ont pas été dites, ou chantées trop tard. Des voix ont été écartées, et leur urgence interprétée comme un excès, Des œuvres qui rendent encore les nôtres possibles. Ceci est la continuation d’une conversation qui a toujours été interrompue. Le théâtre n’est pas innocent. C’est un espace de pouvoir. Nous sommes en son sein. Nous avons été modelées par ses maîtres. Nous leur résistons et nous les portons.

Si quelque chose demeure en vous, que ce soit une question sur la destruction. Sur ce que nous gardons, et ce que nous refusons de construire.

Le théâtre est un acte partagé – regarder quelque chose qui, une fois vu, ne peut plus s’effacer. C’est un travail physique. Il se déplace parfois comme une pensée – ou comme d’étranges synapses d’un genre nouveau qui s’allument à travers le corps. Il porte en lui une radicalité que nous ne pouvons pas adoucir.

Ces mots vous appartiennent à présent. Laissez-les vous hanter, s’il le faut. Laissez-les vous faire rêver, si vous le permettez. Ces pages ne sont pas une clé. Elles sont une trace, un tremblement, un rappel que cette rencontre a eu lieu. Que quelque chose s’est passé entre nous. Vous pouvez les emporter avec vous. Vous pouvez les oublier. Si ce texte reste avec vous, qu’il reste comme un rappel que tout n’a pas besoin d’être compris pour compter. Certaines choses vivent dans l’espace après. Après le langage. Après le confort. Après la reconnaissance. Vous pouvez plier ces pages. Les déchirer. Les garder. Les oublier. Quoi qu’il en soit, elles vous appartiennent désormais.

Carolina Mendonça, avril 2025

Carolina Mendonça est chorégraphe, interprète et dramaturge. Elle est titulaire d’un master en chorégraphie et performance de l’université de Giessen en Allemagne et diplômée en arts du spectacle de l’ECA-USP.

Textes traduits par Annick Mkele

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  • 19:00

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Présentation : Kunstenfestivaldesarts, KVS
Concept, textes et mise en scène : Carolina Bianchi | Avec : Chico Lima, Flow Kountouriotis, José Artur, Kai Wido Meyer, Lucas Delfino, Rafael Limongelli, Rodrigo Andreolli, Tomás Decina and Carolina Bianchi | Collaboratrice dramaturgie et recherches : Carolina Mendonça | Dialogue théorique et dramaturgique : Silvia Bottiroli | Traduction anglaise : Marina Matheus | Traduction française : Thomas Resendes | Direction technique, création sonore et musique originale : Miguel Caldas | Assistant mise en scène : Murilo Basso | Scénographie : Carolina Bianchi, Luisa Callegari | Direction artistique et costumes : Luisa Callegari | Création lumières : Jo Rios | Vidéos et projections : Montserrat Fonseca Llach | Résurrection chorégraphique du prologue et conseiller mouvements : Jimena Pérez Salerno | Camera live et soutien artistique : Larissa Ballarotti | Photographie : Mayra Azzi | Stagiaire : Fernanda Libman | Régie générale et soutien à la production : AnaCris Medina | Assistante de production : Zuzanna Kubiak | Directrice de production, manager tournée et communication : Carla Estefan | Relations internationales, production et diffusion : Metro Gestão Cultural 
Production : Metro Gestão Cultural, Carolina Bianchi Y Cara de Cavalo | Coproduction : KVS, Theater Utrecht, La Villette, Festival d’Automne à Paris, Comédie de Genève, Internationales Sommer Festival Kampnagel, Les Célestins - Théâtre de Lyon, Kunstenfestivaldesarts, Wiener Festwochen, Holland Festival, Frascati Producties, HAU Hebbel Am Ufer, Maillon - Théâtre de Strasbourg
Avec le soutien de la Fondation Ammodo et du Tax Shelter du Gouvernement fédéral belge via Cronos Invest

Remerciements : Aenne Quiñones, Alexandra Moreira da Silva, Alissa Cica, Andras Siebold, Andrea Rodrigo, Anna Peligry, Anne Breure, Annemie Vanackere, Antonio Vanfill, Asa Horvitz, Barbara Engelhardt, Butt and The Bloody Riders Motorcycle Club - Berlin Chapter, Camille Desjardin, Carmen Hornbostel, Catalina Insignares, Cecilia Kuska, Charlotte Roosblad-Adrian, Christelle Glazai, Christophe Geens, Corinna Humuza, Cris Lyra, Cristiana Camba, Daniel Blanga Gubbay, Danny Vandeput, Donald Berlanger, Doris Jaindl, Dries Douibi, Elisabetta Corona, Ella de Gregoriis, Ellie Bryce, Emily Ansenk, Francesca Corona, Frédéric Mazelly, Gerardo Salinas, Iris Raffetseder, Jana Penz, Joana Ferraz, Julien Gosselin, Kasia Torz, Kathy Van den Bossche, Katinka Enkhuize, Kristien De Coster, Livia Piazza, Luisa e Marina Dalgalarrondo, Massimiliano Leoni, Mark Timmer, Mathilde Greiner Pognant, Michael de Cock, Moana Holenstein, Noé Dervaux, Pauline Pierron, Piere-Yves Lenori, Raphaela Rößler, Raphaël Noël, Séverine Chavrier, Thany Sanches, Thibaud Decoene

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