10 — 18.05

Justice Kasongo Dibwe Lubumbashi, Taus Makhacheva Dubaï

Congo : traces, parcours et souvenirs + Way of an Object

arts visuels / exposition

Le Clignoteur

€5 | Arrivée à l’heure de votre choix entre 16h et 20h

Les marionnettes sont des corps hors du corps : elles sont toujours périphériques par rapport au corps qui, pourtant, les anime. Historiquement, les artistes ont recours aux marionnettes pour exprimer ce que le corps ne peut pas dire et véhiculer des récits qui échappent aux discours dominants. Dans cette exposition intime, deux artistes qui mettent la marionnette contemporaine au service de récits dissidents sont réunis.

Justice Kasongo Dibwe, marionnettiste autodidacte et pédagogue basé à Lubumbashi, présente sa sculpture mobile Congo : traces, parcours et souvenirs, un théâtre de marionnettes faites de sacs plastiques et d’argile qui raconte l’histoire de l’extractivisme au Congo, de l'époque coloniale à nos jours. Actionnées par une manivelle, les figures deviennent des symboles des mécanismes de pouvoir omniprésents qui appauvrissent le pays.

Avec Way of an Object, Taus Makhacheva redonne vie à trois pièces muséales du Daghestan : une peinture de l’artiste russe V. M. Vasnetsov, une salière en bois, un bracelet de mariage. Dotées de bras et de jambes, Makhacheva les met en discussion sur leur rôle dans l’histoire officielle du Daghestan sous influence russe.

De cette exposition aux projets des artistes Wael Shawky et William Kentridge, un fil rouge se trace dans le festival : la marionnette comme moyen de raconter une contre-histoire.

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Congo : traces, parcours et souvenirs met en scène un village miniature construit à base d’argile, de plastique et de fils de fer où sont dévoilés divers lieux reflétant la vie quotidienne congolaise. Des objets en lien avec la fonction de ces es- paces sont présents dans chacun d’entre eux. La cuisine est ainsi pourvue d’une marmite, d’un malaxeur et d’un mortier ; l’église de tambours et d’une guitare; le champ de houes, de haches et de machettes ; les salles de sport de ballons et d’appareils de musculation ; tandis qu’une table, un crayon, un carnet sont placés dans l’école. Dans ces différents lieux sont disposées des marionnettes qui, reliées par un axe de trois mètres, s’activent toutes en même temps par un sys- tème de levier destiné à les faire vaquer aux occupations propres à leurs espaces respectifs. Justice Kasongo Dibwe nomme sa chaîne cinématique de marionnettes « Cinéma- rionnette » ou « CINÉMAR ». Ce dispositif ludique permet à l’artiste d’aborder, de manière engagée, des thématiques liées à l’histoire de la République Démocratique du Congo, à la colonisation et à l’extractivisme. Les anecdotes pré- sentées ont aussi une vocation éducative (Kasongo Dibwe étant par ailleurs enseignant), puisqu’à travers cette mise en scène, l’artiste souhaite notamment rappeler aux spec- tateur·ices l’importance d’exploiter leurs talents, en plus d’y enseigner l’histoire du pays et des cultures du continent afri- cain. Enfin, véritable théâtre ambulant, ce village miniature monté sur un chariot a été conçu pour se déplacer pour être utilisé lors d’évènements performatifs ambulants.

Pour Way of an Object, Makhacheva a sélectionné trois ar- tefacts : un tableau du peintre russe V. M. Vasnetsov, une salière en bois et un bracelet nuptial. L’artiste, qui souhaite libérer ces pièces muséales – originaires de la République du Daghestan – de leur incapacité à fonctionner et à parler, les dote de jambes et de bras. Bien qu’ils semblent s’animer, les artefacts ne sont pas pour autant en mesure de penser ou de parler de manière autonome. Cela reste des marionnettes qui nous rappellent que la question la plus importante tout au long de l’histoire est toujours : « Qui a la parole ? » Par ailleurs, Way of an Object peut être vu comme un plaidoyer pour partir en quête d’un rôle plus actif pour les objets des musées locaux.

Way of an Object est né de la collaboration entre Taus Makhacheva et le musée des beaux-arts du Daghestan P. S. Gamzatova. Way of an Object questionne l’histoire des collections du musée et, plus généralement, le concept d’objet muséal dormant – un objet qui ne peut plus raconter sa propre histoire, qui a perdu sa fonction, l’objet silencieux.

L’Oiseau
Hamayun Viktor Vasnetsov (1848–1926), 1898

Dans la mythologie slave, Hamayun est un oiseau prophé- tique immortel doté d’une tête de femme. Hamayun a une place spirituelle significative, se situant entre le monde de la vie et celui de la mort. Elle sait tout sur la création de la terre et du ciel, des dieux et des héros, des humains, des monstres, des oiseaux et des animaux. Elle chante des hymnes divins aux femmes et aux hommes, et prédit l’avenir à celles et ceux qui savent l’écouter.

Salière
Daghestan, 19e Siècle

Bien qu’acheté sur les grands marchés de village, la salière est considérée dans les foyers des Avars et des Andi-Tsez comme un objet sacré. Elle est susceptible de prendre vie dans la maison grâce aux motifs gravés à sa surface – ici, une spirale, censée piéger les mauvais esprits. Ce proces- sus de captation peut être considéré comme une sorte de « renaissance », une « ouverture des yeux et de la bouche » 5 – une transformation de l’objet en une sorte de divinité do- mestique, qui « participe » activement à la vie de la maison.

Bracelet
Daghestan (village Kubachi), 19e Siècle

Ce bracelet, créé spécialement pour les mariages, connu sous le nom de bracelet de mariage Kubachi, était porté par la mariée pendant quarante jours après le mariage, pour symboliser la transition de la jeune femme vers un nouveau statut, celui d’épouse.

10.05

  • 16:00 → 20:00

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  • 16:00 → 20:00

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  • 16:00 → 20:00

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  • 16:00 → 20:00

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→ see also: Open-air cinema

Présentation: Kunstenfestivaldesarts, Le Clignoteur

Congo : traces, parcours et souvenirs
Concept et création : Justice Kasongo Dibwe

Way of an Object
2013, mixed media installation, sound
Concept : Taus Makhacheva | Peinture : Maria Safronova | Marionettes : Kazbek Alikov, Nurali Yaraliev, Ruslan Zemskov | Voix : Elena Chistyakova, Diana Dzhakhbarova, Arslan Murzabekov, Sander de Heer, V. | Dessin marionettes : Ekaterina Gavrilova | Marionnettiste : Ekaterina Kasabova | Scripte : Andrey Koreshkov | Enregistrement sonore : Nariman Adzhikamalov | Création sonore : Alexander Khokhlov | Fabrication des boîtes : Make Fabrication Studio | Production : Malika Alieva, Kamila Banks, Artem Gapurov, Patrick Hough, Iraiganat Kurbanova, Jamilya Valieva | Recherches : Alexander Sergeev | Doublage en néerlandais : VSI Amsterdam
Production soutenue par Garage Museum of Contemporary Art | Courtoisie de l’artiste et M HKA museum
Remerciements à Maga Disney, Alexey Maslyaev, Andrey Misiano, P.S. Gamzatova Dagestan Museum of Fine Arts

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