28.05.2025

Une après-midi de sable, de danse et de confusion (et pourtant aussi d'émerveillement)

Une contribution de Aya Ouday, étudiante en communication de l’Erasmus Hogeschool Brussels, qui a suivi un groupe de jeunes au festival pour faire un reportage dans le cadre de sa formation. Le 11 mai, Aya a suivi un groupe de jeunes de la Cité des Jeunes à Saint-Gilles qui a fait un atelier et a assisté à une représentation au festival dans le cadre du projet NoFilter. Article traduit du néerlandais.
 

© Aya Ouday

J'ai eu l'occasion de faire quelque chose de totalement différent avec les enfants de la Maison de Jeunes. Nous sommes allés, avec un groupe d'enfants âgés de 8 à 13 ans, voir le spectacle de danse Magec / the Desert de Radouan Mriziga. Et croyez-moi : ce n'était pas l'activité typique du samedi après-midi avec du popcorn et des coloriages. C'était… intense. Silencieux. Mystérieux.

Le spectacle nous a emmenés en voyage dans le désert – mais sans chameau ni coup de soleil. Imaginez : des étendues de sable comme des histoires, des montagnes comme des rythmes, le silence comme un message. Mriziga a réuni le mouvement, la lumière et le symbolisme dans une chorégraphie qui n'était pas simplement « à comprendre » – mais que l'on pouvait ressentir, si l'on se permettait d'écouter sans mots.

Et oui, ce fut une adaptation pour certains. J'ai entendu ici et là des chuchotements : « Pourquoi personne ne parle ? » ou « C'est tout ? » – et honnêtement ? C'est compréhensible. Ce n'était pas un spectacle avec du grand spectacle ou une intrigue claire. Pour certains enfants, ce n'était tout simplement pas leur truc, et c'est tout à fait normal. Toutes les formes d'art ne plaisent pas à tout le monde.

Pourtant, j'ai aussi vu quelque chose de beau se produire. Alors que certains tournaient impatiemment sur leur chaise, d'autres ont commencé à regarder en silence. À vraiment regarder. Et à la fin – malgré la confusion – quelques-uns ont dit qu'iels « ressentaient l'ambiance » et que la danse leur avait fait quelque chose, même s'iels ne savaient pas exactement quoi. Et c'est justement cela la magie de l'art : il n'est pas nécessaire de toujours le comprendre pour être touché.

J'ai trouvé particulièrement beau qu'iels s'ouvrent à quelque chose de nouveau. Même si c'était parfois avec un froncement de sourcils ou un petit rire, iels étaient là, iels regardaient, iels ressentaient. Et ça, ça compte.

Alors non, ce ne fut pas le coup de foudre pour tout le monde. Mais ce fut un moment hors de la zone de confort, ensemble. Et parfois, très rarement, c'est là que commence le véritable apprentissage.

Atelier avec la Cité des Jeunes
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