14.05, 16 — 20.05, 23 — 26.05, 30.05 — 01.06.2024

Danh Vo Mexico-Güldenhof

arts visuels / mobile installation — premiere

Espace public / Boulevard d'Ypres 20 / KVS BOL / Monument au Pigeon-Soldat

Gratuit

Danh Vo est né au Vietnam et a grandi au Danemark. Ses projets artistiques entremêlent l’intimité et des réflexions liées à l’histoire, au pouvoir ou à la mémoire. Il réalise des sculptures et des installations à partir d’objets au contexte historique et au design marqués, qu’il réarrange autrement pour leur trouver une nouvelle fonction et une nouvelle vie, plus ambiguë. Invité par le festival, Danh Vo a proposé de réaffecter un corbillard Fiat des années 1970 à la fonction de magasin de fleurs mobile. Pour transformer ce véhicule aux larges fenêtres et à l’intérieur spacieux, il a travaillé collectivement avec de jeunes étudiants en mécanique et électromécanique à l’Athénée Royal de la Rive Gauche à Bruxelles. Ils y ont travaillé des mois, suivant aussi des cours d’art et d’art floral afin de pouvoir composer des bouquets à base d'éléments végétaux et mécaniques. Deux mondes qui semblaient très éloignés se rejoignent dans un glissement de sens permanent, caractéristique de la pratique artistique de Danh Vo. En résulte une aventure esthétique, une sculpture mobile emblématique parcourant la ville. L’œuvre de Vo offre une image complexe de notre société aux registres contradictoires, un memento mori, un char pour disséminer de la beauté dans la ville.

En pratique
L'installation mobile circulera dans plusieurs lieux aux dates et heures précisées ci-dessous (au Monument au Pigeon-Soldat, sur la place derrière le KVS BOL ou au Boulevard d'Ypres 20). En dehors de ces heures, il est aussi possible d'apercevoir la voiture garée au Boulevard d'Ypres 20 (à travers la porte vitrée). Le programme peut être modifé en cas de pluie.

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Extrait d’un article de Michaël Bellon — Bruzz Magazine, 8 mai 2024

Une voiture funéraire FIAT des années 1970, que l’artiste visuel Danh Vo possède depuis un certain temps, évoque naturellement la mort mais incarne aussi une nouvelle vie. D’une manière très explicite, même, puisque l’idée de Vo était de la transformer en magasin de fleurs mobile.

«Danh travaille souvent avec des assemblages. Il s’agit d’assembler des éléments qui proviennent de cultures différentes ou qui semblent formellement ou émotionnellement opposés, voire incompatibles. La poésie qui émerge de ce contraste est très présente dans ses sculptures et ses installations. Le défi et la principale réflexion ont consisté à transformer cette voiture unique en une combinaison de moteurs et de plantes, d’éléments mécaniques et organiques, mais aussi à réunir deux pratiques –la mécanique automobile et l’art floral – qui sont souvent considérées comme très opposées et très assujetties au genre » ex- plique Daniel Blanga Gubbay.

« Il existe toute une tradition de formation à la mécanique automobile à Bruxelles et, par le passé, le festival a déjà collaboré avec des écoles qui enseignent la mécanique automobile », poursuit Daniel Blanga Gubbay. « En septembre, nous nous sommes rendus avec Danh à l’Athénée de la Rive Gauche pour présenter le projet à des élèves âgés de 16 à 18 ans. Nous avons ainsi constitué un groupe de 15 étudiants qui se sont portés volontaires pour participer à la réalisation du projet et à sa conception.»

Vo : « Je n’ai jamais su comment aborder l’idée d’un magasin de fleurs mobile, mais il faut parfois juste attendre le bon moment. La méthode de travail est également liée à l’Ikebana [l’art japonais de la composition florale, ndlr]. J’ai toujours été fasciné par la façon dont Sofu Teshigahara [grand maître de l’Ikebana, ndlr] travaillait. Il faisait de la céramique pour ses vases, mais utilisait tout autant le fer. Vraiment incroyable! À l’école, lorsque les élèves devaient démonter et remonter un moteur de voiture, je leur ai demandé quelles pièces pourraient être utilisées comme “vase”. Ce sont évidemment des choses auxquelles je ne pourrais jamais penser dans mon atelier. La combinaison des disciplines permet de sortir des sentiers battus et de trouver des points communs. Cette expérience m’a également permis de me libérer d’une terminologie bien ancrée. “Technique”, “créatif”, “artisanat”, “artiste” ? Que signifient tous ces termes et quelle idéologie, s’il y en a une, se cache derrière eux?» Les élèves ont trouvé des systèmes ingénieux pour conserver et présenter les fleurs dans la voiture. Dans le cadre d’un voyage scolaire, ils se sont également rendus dans le magnifique atelier de Danh Vo à Güldenhof, près de Berlin, pour en apprendre davantage sur les fleurs et l’art floral.

Blanga Gubbay : «Pour nous, il s’agissait dès le départ d’un projet ouvert. Le processus était plus important que le résultat.»

  • Michaël Bellon, mai 2024

Témoignages des participants

« Ce que j’ai beaucoup aimé dans le projet, c’est déjà le travail d’équipe, d’être entouré par de bonnes personnes. Je ne pensais pas que ce projet allait aller aussi loin. Personnellement, ça m’a fait plaisir de travailler avec les idées qui ont été apportées par l’artiste et par son entourage. Au niveau de la voiture, j’aime les petites tables qu’on a faites pour poser les fleurs. Franchement, je trouve ça très pratique et vraiment très beau à voir. Je pense qu’on peut être fiers de nous, surtout pour l’avenir. Je me dis, “on nous a demandé de le faire et on l’a fait”. Franchement, c’était bien. J’ai vraiment aimé, tout simplement. Pourquoi pas avoir une nouvelle collaboration?»

  • Lilian Ngono

 

«J’ai aimé transformer ce vieux corbillard, qui est un véhicule ancien, presque mort, en quelque chose de vivant, qu’on va pouvoir utiliser, même travailler avec. L’idée d’un magasin de fleurs m’intéresse. Si j’ai participé au projet, c’est que j’ai toujours envie de partager des expériences avec d’autres personnes, de travailler avec des gens d’autres pays, qui sont différents de moi. J’ai appris plein de choses en travaillant sur cette voiture avec de la plomberie, de l’électricité... plusieurs domaines. C’était bien.»

  • Assaad Cheikhi

 

«La chose qui m’a plu dans ce projet, c’est l’idée de transformer un objet qui signifie la mort et de lui redonner vie. Une voiture comme ça, tu vas la regarder quand quelqu’un est mort, mais si tu la vois rouler en magasin de fleurs, c’est un truc choquant, c’est bizarre. Les choses qui m’ont plu, c’est le travail, les amis, les profs qui ont conduit le projet, l’artiste, tout ça.»

  • Filipe Ribeiro

 

«Ce que j’ai bien aimé dans ce projet c’est la créativité autour de la voiture et les idées que l’artiste a données. J’ai aussi aimé comment on a utilisé le bois pour faire les formes et l’intérieur. En général, j’ai aimé que l’école nous ait fourni tout le matériel pour travailler, son soutien et le soutien de l’artiste.»

  • Zacarias Benali Mimon

 

« Je trouve que l’intérieur de la voiture est très joli, avec les boîtes. L’extérieur un peu moins, à cause des structures métalliques. Au début, je ne croyais pas trop à ce projet. Après, au fur et à mesure, j’ai été impressionné en voyant les choses qui se sont faites sur la voiture. J’ai beaucoup apprécié qu’on parte en voyage pour rendre visite à l’artiste.»

  • David Botiz

 

« L’organisation était super. Aussi pour le voyage, parce qu’on a été bien accueilli et qu’on a bien mangé.»

  • Alassane Ndiaye

 

«J’aime les arts de Danh Vo, ce qu’il a fait avec la voiture est vraiment bien... le lien entre un magasin de fleurs et l’idée de la mort et des pensées du paradis. J’ai vraiment bien aimé. Aussi, le voyage à Berlin était trop bien organisé.»

  • Mohamed Essaouiki

Présentation: Kunstenfestivaldesarts, Athénée Royal de la Rive Gauche
Un projet de Danh Vo en collaboration avec les étudiant·es de l’Athénée Royal de la Rive Gauche, Laeken (ARRG): Marouan Arabate, Victor Cosman, Youssef El Azzaoui, Mohamed Essaouiki, Amin Fari, Enrique Martinez Vega, Felipe Ribeiro, Mouhamadou Seck, Youssef Bel Houari, Zacarias Benali Mimon, David Botiz, David Caldaras, Vladimir Chidovat, Alassane Ndiaye, Lilian Ngono, Mohamed-Amine Bounajma, Assaad Cheikhi, Anas El Aissaoui | Remerciements à leurs enseignants : Julien Daoud, Aldo Di Venti, Giuseppe Lavia
Commandé et produit par Kunstenfestivaldesarts
Remerciements : KBK Brussels
Avec le soutien du Goethe-Institut à Bruxelles

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