14 — 17.05.2023
En juillet 1967, une sculpture en marbre représentant une tête de taureau – datée d’environ 360 av. J.-C. et de 33 cm de haut – a été découverte dans le temple d’Eshmun à Saïda, au Liban. Quatre photos prises lors de l’inventaire de la fouille ont attesté de cette découverte avant que la sculpture soit pillée et qu'elle disparaisse lors de la guerre civile libanaise. En juillet 2017, soit exactement cinquante ans après sa découverte, le taureau est soudainement réapparu dans les galeries grecques et romaines du Metropolitan Museum of Art de New York. Une procédure judiciaire fut ouverte dès le lendemain pour demander sa restitution. Partant de cette histoire, des transcriptions du procès ainsi que d’interviews de témoins clé·es, The Return explore cinquante années de relations complexes entre identité nationale et antiquités. Rayyane Tabet évolue dans un espace scénique à mi-chemin entre un tribunal et un théâtre anatomique, dans lequel nous sommes à la fois jury et spectateur·ices. À partir des éléments connus de l’affaire, il s’approche lentement des années noires qui sont au cœur de ce récit. Pour Tabet, il s’agit de soulever des questions sur la traçabilité et le rôle d’un État qui cherche à protéger son passé plus que son présent.
The Return
Le 8 juillet 1967, une sculpture en marbre représentant une tête de taureau, datée d’environ 360 avant J.-C. et mesurant quelque 33 cm de haut, fut exhumée du temple d’Eshmun à Saïda, au Liban. À l’époque, quatre photographies de la sculpture furent prises pour être intégrées dans l’inventaire de la fouille.
Cinquante ans plus tard, le 6 juillet 2017, un mandat de perquisition était émis pour permettre la saisie d’une sculpture en marbre d’une tête de taureau dans les galeries grecques et romaines du Metropolitan Museum of Art de New York. La sculpture fut transférée au bureau du procureur de la ville de New York le lendemain matin et quatre photographies de l’objet furent prises pour être consignées comme preuve.
Un procès suivi afin de déterminer qui était le propriétaire légitime de la tête de taureau. Il reposait partiellement sur la question de savoir si les quatre photographies prises au Liban en 1967 étaient bel et bien celles du même objet photographié à New York en 2017.
Voici l’histoire de ce qui s’est passé au cours de ces 50 années et au-delà…
Basé sur le cas juridique du rapatriement d’une sculpture en marbre d’une tête de taureau, The Return explore les liens troubles entre les antiquités et le pillage des sites archéologiques, les questions d’héritage culturel et d’identité nationale.
En examinant des transcriptions et des preuves issues des différentes enquêtes réalisées entre 2017 et 2021, et présentées à la Cour suprême de l’État de New York en 2017, The Return se concentre sur les existences antérieures et postérieures de l’objet qui a depuis été restitué au Liban.
La sculpture, actuellement exposée au Musée national de Beyrouth, a été excavée du site d’Eshmun à Saïda, au Liban, en 1967. Elle a été pillée en 1981, puis vendue en 1996, à nouveau en 2010 puis encore en 2015, avant d’être saisie dans les galeries grecques et romaines du Metropolitan Museum of Art de New York en 2017, où elle était en prêt.
The Return renvoie aux multiples débats autour du comment, du où, du pourquoi et des circonstances dans et par lesquelles les antiquités existent à notre époque.
Rayyane Tabet
Présentation : Kunstenfestivaldesarts, KVS
Conçu, développé et interprété par : Rayyane Tabet
Commandé et produit par Kunstenfestivaldesarts
The Return a été soutenu par les Friends du Kunstenfestivaldesarts en 2022