04.09, 05.09, 08.09.2020
Begüm Erciyas Bruxelles / Berlin
Letters from Attica
performance — premiere
Maison des Arts de Schaerbeek / Huis der Kunsten van Schaarbeek
Néerlandais, Français, Turc | € 10 / € 7 | 04/09, 16:00 (FR) | 04/09, 17:30 (EN) | 04/09, 19:00 (NL) | 05/09, 16:00 (FR) | 05/09, 17:30 (EN) | 05/09, 19:00 (NL) | 08/09, 16:00 (EN) | 08/09, 16:00 (FR) | 08/09, 17:30 (FR) | 08/09, 19:00 (EN) | Choisissez votre horaire en fonction de votre langue. | Au cours de Letters from Attica, vous serez amené à prendre la parole. Pour profiter pleinement de la représentation, il est conseillé de porter un masque avec lequel il est facile de s'exprimer.
Dans des conditions de solitude – comme peuvent en éprouver les voyageurs ou les prisonniers – les gens ont souvent eu recours à l'écriture de lettres comme moyen de communication avec leurs proches, révélant ainsi la sensation même d'être isolé. Sam Melville l'a fait depuis la prison d'Attica, où il était détenu sur base d'accusations de sabotage de biens publics en protestation contre la guerre du Vietnam, et où il allait mourir durant les émeutes de la prison d'Attica en 1971. Sa voix, et celle d’autres personnes se trouvant dans des conditions similaires, interroge la manière de relier les sensations de solitude à celle de détermination. Dans ses œuvres artistiques, Begüm Erciyas utilise souvent le son et les instructions pour accompagner le·la spectateur·ice dans une expérience aussi profondément solitaire que collective. A l'occasion de Every Inside Has an Outside, elle imagine pour la première fois un projet pour l'espace public, qui guide chaque spectateur·ice à la fois dans l'espace d'un texte et dans celui de la ville. Des voix multiples qui impliquent la gorge, la poitrine, l'intention, l'expérience, les sentiments et le plaisir de donner une forme personnelle aux ondes sonores. Chaque spectateur·ice est une lettre vivante destinée à inscrire des mots dans l'espace public et générer des phrases imprévues. Première rencontre avec la ville, Letters from Attica est une recherche de moyens pour faire voyager une voix d’abord déclinée au singulier, vers la multitude.
Une activité pour les enfants est organisée pendant la performance du 05.09. Plus d'infos : Kids
Des prisonnier·ères aux voyageur·ses, des êtres humain ont subi, ou joui, de bien des manières (de) leur solitude. Ils·elles ont utilisé l’écriture épistolaire comme moyen de communication avec leurs proches. Sam Melville a écrit un grand nombre de lettres depuis la prison de haute sécurité d’Attica, où il était enfermé pour avoir placé des bombes dans des bâtiments gouvernementaux et adminsitratifs en 1969, en guise de protestation contre la guerre du Viêt Nam. Melville a joué un rôle clé en 1971 dans le soulèvement d’Attica, soudant et encourageant les détenus, divisés par clans et par races, à se rebeller. Il a été abattu par la police au cours de cette rébellion.
Avant son incarcération, Sam Melville a exprimé à plusieurs reprise sa déception à l’égard des autres, revendiquant préférer agir seul. Une fois en prison, après une première phase d’isolement et de désespoir total, il s’est rapproché de plusieurs dirigeants noirs et latinos. Au fur et à mesure que se développaient ses relations avec les autres prisonniers, sa perception des potentialités d’action à Attica changèrent. La vielle de sa mort, pendant les révoltes d’Attica, alors qu’il se tenait dans une file de prisonniers se tenant les uns les autres, il dit à l’un des négociateurs : « Quoi qu’il arrive, dites à tout le monde que les gens d’ici sont aussi unis que j’ai toujours espéré qu’ils puissent l’être en dehors de prison. »
Le texte utilisé dans Letters of Attica est une recomposition d’extraits des lettres que Sam Melville a écrites en prison entre 1969 et 1971.
Présentation : Kunstenfestivaldesarts
Concept : Begüm Erciyas
Développé avec : Sara Manente, Katja Dreyer, Gaëtan Boulourde, Ayşe Orhon, Maru Mushtrieva
Interventions live : Sara Manente, Katja Dreyer, Gaëtan Boulourde, Ayşe Orhon, Bahar Temiz
Soutien dramaturgique : Dries Douibi
Responsables de production : Barbara Greiner, Klein Verzet
Produit par : Kunstenfestivaldesarts
Avec le soutien de : Workspacebrussels