06.05, 08.05.2016
Wael Shawky Alexandrie
Cabaret Crusades: The Secrets of Karbala
cinéma
Arabe → EN | ⧖ 2h | € 8 / € 6
L’œuvre de Wael Shawky, un artiste et réalisateur internationalement célébré, s’attaque aux notions d’identité nationale, religieuse et artistique en faisant apparaître la porosité entre la vérité et la fiction. Dans sa trilogie filmique Cabaret Crusades, l’Egyptien réexamine l’histoire des croisades depuis le point de vue des Arabes. Apres avoir coproduit les deux premières parties de cette œuvre épique, le Kunstenfestivaldesarts en présente aujourd’hui le dernier volet. The Secrets of Karbala commence en 680 à la bataille de Kerbala en Irak. Shawky relate des épisodes de la lutte entre les musulmans chiites et sunnites et nous entraîne dans les villes médiévales d’Alep, Damas et Bagdad. En faisant jouer les événements par des marionnettes en verre soufflé, il nous montre combien l’histoire telle que nous la connaissons est fragile. Qui tire les ficelles ? Cabaret Crusades est un théâtre miniature qui transforme l’histoire en un drame surréel. Une leçon sensible et lucide sur la lecture du passé.
Cabaret Crusades: The Secrets of Karbala
Depuis 2010, Wael Shawky a entrepris le projet ambitieux de chroniquer les Croisades. Cabaret Crusades est une installation vidéo en trois chapitres, dont chacun décrit des horreurs spécifiques de ces guerres religieuses destructives, à travers des personnages, de la musique et une scénographie méticuleusement conçus. La particularité inhérente à ces vidéos réside dans la visualisation des personnages : Shawky utilise des marionnettes artisanales pour raconter les événements de ce conflit religieux médiéval, couvrant aussi bien les péripéties des agresseurs que des victimes.
Le troisième et dernier chapitre, The Secrets of Karbala (Les secrets de Kerbala), décrit les débuts du schisme musulman entre chiites et sunnites lors de la bataille de Kerbala et enchaîne sur les divisions qui ont déchiré les chrétiens orthodoxes et catholiques au cours de la IVe Croisade (1202-1204). Ce film particulier illustre la fragilité de l’humanité : se servant de verre de Murano, Shawky a produit plus de 200 marionnettes et statuettes, dont certaines présentent des formes animales alors que d’autres sont défigurées, mais toutes témoignent de la brutalité grotesque de la guerre. Malgré leur absence de mémoire dramatique et d’expression, ces marionnettes saisissent et hantent même le spectateur.
La bataille de Kerbala
La bataille de Kerbala a eu lieu le 10 Muharram de l’an 61 de l’hégire (le 10 octobre 680) à Kerbala, une ville située dans l’actuel Irak. Elle a vu s’affronter un petit groupe d’adeptes et de membres de la famille du petit-fils de Mahomet, Hussein-Ibn-Ali, et un important détachement militaire de Yazid Ier, le calife omeyyade.
À la mort de Muawiyah Ier, en 680, Hussein refuse de prêter allégeance à Yazid Ier, le fils du défunt calife Muawiyah. Celui-ci a désigné son fils comme son successeur et futur calife omeyyade. Yazid Ier considère le refus de Hussein comme une violation du traité passé entre Hasan (frère de Hussein) et Muawiyah. La population de Kufa envoie des missives à Hussein implorant son aide, lui faisant serment d’allégeance et l’invitant à la rejoindre, même si par la suite, elle ne le soutiendra pas. Alors que Hussein se rend à Kufa, sa caravane est attaquée à Kerbala – une ville à proximité de Kufa – par l’armée de Yazid Ier. Lors de cette bataille, Shimr ibn Dhi al-Jawshan tue et décapite Hussein. La plupart des membres de sa famille et de ses compagnons, et même son fils âgé d’à peine six mois, Ali al-Asghar ibn Hussein, connaissent le même sort. Les femmes et les enfants survivants sont faits prisonniers.
Les morts de la bataille de Kerbala sont considérés comme des martyrs, autant par les chiites que par les sunnites. La bataille elle-même occupe cependant une place centrale dans l’histoire et la tradition du chiisme. Elle est maintes et maintes fois relatée dans la littérature chiite. Commémorée chaque année durant les dix premiers jours du mois de Muharram par les musulmans chiites et alévis, les célébrations atteignent leur sommet le dixième jour, connu comme le jour de l’Achoura. Dans le monde chiite, la bataille de Kerbala est commémorée par le deuil, des processions, des majlis (diverses formes d’assemblées commémoratives) et des mortifications, allant du martèlement de la poitrine à l’autoflagellation dans certains cas. Quarante jours après l’Achoura, les chiites marquent la fin de la période de deuil de l’assassinat de l’imam Hussein-ibn-Ali par la cérémonie de l’Arbaïne. À cette occasion, des millions de pèlerins convergent à pied vers Kerbala pour rendre hommage à Hussein.
Un film de
Wael Shawky
Voix
Aida Fahmy, Mahmoud Masaoud, Khaled al-Zahaby, Adel Khalaf, Amed Khalil, Tarek Ismail, Jehad Abo al-Enein
Supervisé par
Ibrahim Baalousha
Techniciens son
Mahmoud Shaaban, Hakim Studio
Managers production
Ahmed Zayan, Fig Leaf Studio
Présentation
Kunstenfestivaldesarts, Les Brigittines
Production
Qatar Museums Authority (QMA), Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen
Avec le soutien de
Kulturstiftung des Bundes
Postproduction avec le soutien de
Film und Medien Stiftung NRW
Sponsorisé par
Venetia Studium




